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Des descendants d’Aurélien Taillon aux États-Unis

par Louise Taillon

 

Évidemment, on sait que son cas est loin d’être unique. En effet, l’émigration des Canadiens-français vers les États-Unis entre 1840 et 1930 a été importante et amplement documentée.

J’ai retrouvé les renseignements qui suivent dans une entrevue donnée sur Ohdio, le 16 octobre 2018 par Jean Lamarre, professeur d’histoire au Collège militaire royal du Canada à Kingston (Ontario). Il relate qu’entre 1840 et 1930 on évalue à 900 000 le nombre de Canadiens-français qui partent s’établir en Nouvelle-Angleterre surtout dans le Maine, le Vermont, le New-Hampshire, le Massachusetts et le Rhode-Island. Cependant, environ la moitié d’entre eux reviennent.

Autour de 1840, c’est par manque de terres que des agriculteurs canadiens-français entament leur migration vers les États-Unis. À partir des années 1860 et 1870, ce sont des familles entières qui émigrent dans des villes manufacturières de la Nouvelle-Angleterre.

Jusqu’au début du 20e siècle, les Canadiens-français vivant dans les villes américaines se regroupent dans des quartiers surnommés les «Petits Canada». Ils y parlent leur langue, y ont des commerces, des écoles, et peuvent y pratiquer la religion catholique. Après trois générations, les Canadiens-français sont toutefois assimilés et cessent de parler leur langue d’origine. Ils se fondent à la majorité anglophone. Aujourd’hui, la langue française est pratiquement disparue de la Nouvelle-Angleterre et n’est parlé qu’à de rares endroits.

C’est donc dans ce contexte socioéconomique qu’Alphonsine part s’installer aux États-Unis en 1918 avec 9 de ses quatorze enfants. Avant d’aller plus loin, voyons qui étaient mes arrière-grands-parents.

 

 

Aurélien meurt à l’hôpital de Saint-Hyacinthe le 5 juin 1917 des suites d’une appendicite aigüe.

Un an et demi plus tard, soit le 19 décembre 1918, on retrouve inscrit dans les registres de la frontière américaine à Saint-Albans, l’entrée de Aurielle (1) Taillon accompagnée de 9 de ses enfants : Joseph, 27 ans, Alphonse, 21 ans, Yvonne, 17 ans, Cécile, 15 ans, Xavier, 13 ans, Léo, 12 ans, Amabilis, 10 ans, Albert, 9 ans et Maurice, 7 ans. Elle déclare se rendre chez son fils Antonio au 152, Prospect Street, Bristol, Connecticut. Elle déclare aussi vouloir demeurer en permanence aux États-Unis et avoir en sa possession 400$ (2). Avec une telle somme on peut en déduire qu’elle a vendu la terre, la maison et tout le gréement.

Le professeur Lamarre a noté dans son entrevue que peu de Canadiens-français s’établissent au Connecticut. Or c’est par hasard que l’oncle Antonio se retrouve dans cet État. On pourra en reparler dans un prochain texte.

 

Les 14 enfants d’Aurélien et Alphonse prise à Bristol pour le 68e anniversaire d’Alphonse le 29 août 1937 à Bristol, Connecticut.

C’est tout d’abord par la tradition orale familiale que j’ai su que la grand-mère Alphonsine et plusieurs des oncles et tantes de mon père avaient émigré aux États-Unis au début du 20e siècle. Lorsque j’ai appris qu’elle avait «passé les lignes» avec 9 de ses 14 enfants dont 7 encore mineurs, j’ai été intriguée et curieuse d’en apprendre davantage. Ma sœur Cécile et moi avons donc entrepris des recherches pour connaître son périple et les circonstances entourant celui-ci.

 

 

 

Haut à gauche  Onésime, Joseph, Louis, Henry et Georges (notre grand-père
Centre  à gauche : Yvonne, Aurélien (père) Antonio, Alphonsine Lalleur (mère), Albert (bébé) et Alphonse
Bas à gauche Cécile, Xavier, Léo et Amabilis

 

Mon arrière-grand-père Aurélien Taillon naît à Saint-Guillaume d’Upton le 3 novembre 1865. Il est le fils aîné de François Michel dit Taillon et de Marceline Paré de Château-Richer dont le mariage a été célébré à Sainte-Anne-de-Beaupré le 12 janvier 1864. À son baptême, son père signe François Taillon, laissant tomber le patronyme Michel. Le 13 février 1888, à Saint-Guillaume, Aurélien épouse Alphonsine Lafleur.

Mon arrière-grand-mère Alphonsine, est née le 29 août 1869 et est baptisée le lendemain 30 août. Elle est la fille d’Antoine Lafleur et de Sophie Morin de la paroisse de Saint-Guillaume d’Upton. Fait intéressant, dans le registre paroissial, on retrouve le baptême de François Henri Taillon, son futur beau-frère, né et baptisé quelques jours après elle, soit le 3 septembre.

Aurélien et Alphonsine s’établissent sur une terre à Saint-Guillaume. Ils auront 15 enfants, 11 garçons et 4 filles dont Blandine Yvonne qui meurt quatre jours après sa naissance. Mon grand-père Georges est le quatrième de la famille et sa date de naissance, le 12 juillet 1893.

 

Ayant rejoint son fils Antonio alors âgé de 19 ans, Alphonsine demeurera à Bristol jusqu’à sa mort le 12 décembre 1943.

Toutefois, on sait qu’elle est revenue en visite dans sa paroisse natale puisqu’on en a retrouvé au moins une trace dans les registres des frontières américaines. Elle « passe » donc la frontière à Saint-Albans le 18 août 1941 avec Léo (qui avait 12 ans en 1918) et déclare se rendre chez son fils Georges. Après un rapide sondage auprès de mes cousines et cousins et de mes sœurs et frères, personne ne se rappelle que leur père ou leur mère ait parlé de cette visite. Des recherches plus poussées pourraient nous renseigner éventuellement sur d’autres voyages qu’elle aurait pu effectuer.

 

 

 

De plus nous avons retrouvé un article (3) publié le 30 août 1937 dans un journal de Bristol relatant une grande fête de famille soulignant les 68 ans d’Alphonsine et à laquelle participaient 79 membres de la famille Taillon dont ses quatorze enfants. Grand-père Georges était donc présent. Était-il accompagné par grand-mère Béatrix ? L’article ne le spécifie pas.

Deux de ses enfants reviennent au Québec : Joseph et Georges. On sait que grand-père est allé lui aussi aux États-Unis mais on n’a pas encore trouvé d’informations plus précises. Donc plein d’autres recherches passionnantes en perspectives.

Un grand merci à mes sœurs pour leur précieuse collaboration: Cécile à la recherche et Monique à la révision et à la correction.

(1) Elle s’est fort probablement présentée sous le nom de Madame Aurélien Taillon et c’est pourquoi le douanier a inscrit Aurielle.

(2) De nos jours ce montant équivaut à environ 10 000 $.

(3) Le titre original est: « Mrs Taillon honored on 68th birthday ».

Sources

Family Search

Connecticut Vital

Record-Index des décès, 1897-2001

Find A Grave

Les recensements de 1940 et 1950

Les avis de décès

Rhode Island Naissances et Baptêmes, 1600-1914

Certificats de décès Rhode Island State Department of Health

Manifests of passengers arriving in the St Albansl, Vt, District Throught Canadian Pacific and Atlantic Port, 1895-1954

Vermont, St Albans Canada Border Crossing 1895-1954

Connecticut Death index 1949-2001

Connecticut Vital Records- Index mariages-1897-2001

Répertoires baptêmes, mariages, sépultures Saint-Guillaume